Histoire

Le Sorbier fut construit en 1846 par Antoine Favre, notaire charismatique et figure emblématique de la commune d'Évolène, au lieu-dit "Som-La-Sage", tout au sommet du village de La Sage. Sa résidence se distingue des édifices environnants par son architecture particulière caractérisée par des plafonds hauts, une rareté à l’époque. Cette originalité témoigne de l’opulence du propriétaire, qui n’a pas hésité à défier les normes pour privilégier le confort et l’esthétique. 

Plus qu’un simple chalet, le Sorbier est un précieux héritage transmis de génération en génération au sein d’une même famille. Au fil des décennies, ses murs ont été les témoins silencieux d’événements ordinaires autant qu’extraordinaires, et chaque recoin de la demeure respire l’histoire, imprégné qu'il est des souvenirs de ceux qui l’ont habitée. 

L’histoire du Sorbier n’a en effet pas été sans rebondissements. Un épisode rocambolesque a même carrément menacé sinon l’avenir, tout au moins l'identité du chalet. Un membre de la dynastie, en son temps propriétaire de l’appartement du bas, s’est vu manipulé par un individu malintentionné. Celui-ci, profitant de l’addiction à l’alcool de son « ami », s’était mis en tête de le déposséder de sa propriété : à force de le faire boire, reboire et boire encore, il obtint son accord pour la cession de son bien contre un montant dérisoire certes agrémenté de quelques cartons de dives bouteilles. Bien échafaudé, bien manœuvré, bien exécuté. Sauf que… c’était compter sans la vigilance et la perspicacité de la sœur de la victime, par ailleurs propriétaire de l’appartement du haut. Grâce à sa connaissance de l’une des particularités du droit immobilier et à sa persévérance, elle parvint à faire valoir in extremis son droit de préemption, sauvant ainsi le Sorbier des griffes de l’avidité. 

Bien des années plus tôt, le même appartement avait été ravagé par les flammes par la faute d’un fourneau en surchauffe et d'un lit en paillasse tout proche. En l'absence des propriétaires partis au mayen pour la journée, les madriers composant les murs et les plafonds commencèrent discrètement à transmettre la chaleur et la braise silencieuse à toute la surface boisée, bien aidés par l’absence de circulation de l’air. En effet par le froid qui sévissait cet hiver-là, toutes les portes et toutes les fenêtres étaient closes. Mais alors qu'au retour des habitants l'un d'eux ouvrit la porte, l’appel d’air consécutif à ce geste a priori bénin provoqua un embrasement instantané et spectaculaire de quasiment toutes les pièces. L’alerte générale fut immédiate, et la solidarité villageoise se manifesta dans la minute sous la forme d’un pont d’eau entre le torrent tout proche et la bâtisse en feu, chacun participant dans la mesure de ses moyens à l’effort d’extinction. L’incendie put être contenu, mais aujourd’hui encore subsistent quelques traces de cet événement marquant. 

Trois rénovations suivirent : l’une immédiatement après l’incendie avec notamment la pose de faux plafonds, une autre à l'aube des années 1990 (installation d'une nouvelle cuisine, de deux salles d'eau, d'un ingénieux système de chauffage à l'intérieur de l'antique fourneau en pierre ollaire), et une dernière toute récente avec le retrait des faux plafonds remplacés par un corps isolant et une boiserie d'apparence plus authentique. Aujourd’hui, c’est l’appartement du haut qui démarre sa cure de jouvence. Sous la houlette d’artisans locaux soucieux de préserver l’âme du lieu, la bâtisse ancestrale se pare d’une nouvelle jeunesse dans un mariage harmonieux de tradition et de modernité. 

Mais ce n’est pas tout. En effet le Sorbier, surfant sur les tendances de son temps, s’ouvre à une nouvelle vocation : la location de courte durée. L’occasion est ainsi donnée à des famille ou groupes d’amis de découvrir ce havre de paix et d’y vivre des moments précieux. La magie opère-t-elle toujours ? Tout semble l’indiquer, car déjà une histoire totalement improbable est née de ce nouveau concept : deux frères ont réservé le Sorbier – l’un pour un séjour avec sa femme, l’autre pour y passer une semaine avec sa famille – à des dates très voisines… sans savoir que l’autre l’avait fait aussi ! Résultat, une fusion des deux séjours distincts en un séjour commun, et des retrouvailles familiales finalement totales : en effet, suite à cette invraisemblable coïncidence, leur sœur fut elle aussi conviée à se joindre à la fête. Peu banal, vous en conviendrez. 

Et vous, quelle histoire extravagante pourrait vous arriver ? Pourriez-vous faire l’objet d’un épisode digne de figurer bientôt dans cet historique ? Nous ne pouvons rien vous garantir à ce stade, si ce n’est de vous accueillir dans les meilleures dispositions. Tentez votre chance, le Sorbier vous attend. 
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